Littérature : un média comme un autre?

On ne m'enlèvera pas de l'idée que pour être édité, c'est avant tout une question de rentabilité, certes - ce qui finalement peut sembler très normal, les maisons d'édition (ME) étant bel et bien des entreprises qui, pour perdurer, ont besoin de faire des bénéfices - mais peut-être plus encore une question de mode, voire d'orientation de la société à un moment donné, ou même de volonté de certains (politiques? médias ?) à orienter la transformation de la société, doucement mais sûrement. Je suis étonnée de constater, lors de mes lectures, comment certains types de scènes "à la mode" ou censées servir une cause du moment sont presque systématiquement ajoutées à un livre qui pourrait fort bien s'en passer, voire, que ces scènes semblent avoir été ajoutées après coup tant elles arrivent là sans aucune utilité, jusqu'à en devenir artificielles.

Aussi, je me demande aujourd'hui si l'auteur est bien libre d'écrire ce qu'il souhaite, et si la littérature n'est pas finalement - souvent et de manière sous-jacente - utilisée à des fins doctrinales. Ce qui me laisse, j'avoue, un léger goût d'amertume à chacune de mes nouvelles lectures. La littérature n'étant plus, selon moi, le reflet d'une société, mais de la volonté de certains d'en faire ce qu'ils veulent. Je n'accuse ici personne, je me demande juste comment un auteur pourrait s'affranchir aujourd'hui de certaines pressions insidieuses à écrire ce que l'on souhaite qu'il écrive.

Mais après tout, cela n'a -t-il pas, de tout temps, été le cas? La littérature n'est-elle pas, elle-même, une forme de média ayant pour mission d'être partagée au plus grand nombre, servant, par là-même, les causes de certains, et pas forcément celles de l'auteur? Celui-ci pourrait-il d'ailleurs persister à vouloir écrire pour écrire, sans se sentir contraint d'oeuvrer pour une cause quelconque, à si petite dose que ce soit, ou même d'entrer dans le moule qu'on lui tend, et malgré tout, espérer être lu?

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