J'écris, et je le dis!

Aujourd'hui, j'arrive à dire "J'écris". Comme je dirais : je dessine, je fais du piano, de la musculation, du basket, de la cuisine. Écrire, c'est mon hobby, mon dérivatif, ma passion. J'y mets mon coeur, mon temps, ma vie, mes rêves, mes espoirs. Je suis capable de rester seule avec moi-même et mon stylo durant des heures, je peux me lever en plein milieu de la nuit juste parce qu'un mot, une phrase m'est apparu(e) comme celui/celle qui contient tout ce que je voulais dire, et que je risque de l'oublier si je m'endors à nouveau. Quand mon esprit a besoin de se délester d'un souci, je me plonge dans les mots comme dans un bain de mousse euphorisante, apaisante. Quand je suis joyeuse, je communique mon élan aux mots qui passent. 

Pourquoi donc m'en priver? Pourquoi, en outre, ne pourrais-je, calmement, sereinement, dire : "Aujourd'hui, j'écris"? J'écris un livre, des histoires, des poèmes, des textes, un journal, j'écris ce qui me passe par la tête. J'écris pour le plaisir, rien que pour le plaisir, comme le bavard se plaît à parler, tantôt pour ne rien dire, pour la seule musique des mots, pour s'entendre chanter, déclamer; tantôt pour être entendu, compris, ou même contredit.

"Tiens, au lieu de parler, j'écris!" pourrais-je rétorquer au soupçonneux qui ne comprendrait pas ce que j'entends par écrire. Est-ce que je lui demanderais, moi, ce qu'il a à parler?

En écrivant, je dépose donc un peu de moi sur le papier. Comme le bavard dépose de lui dans son discours, ses intonations, son flot de paroles, je dépose de moi et de ma voix sur un support qui dure, qui garde mon empreinte et ne l'efface pas trop vite. Je peux revenir à mon texte, le transformer, le faire évoluer ; je ne suis pas prise au piège de l'instantanéité, du "ce qui est dit est dit". Je ne suis pas interrompue, je peux aller au bout sans avoir à tenir compte de l'opinion d'autrui, sans perdre le fil de mon idée, sans avoir à subir la tyrannie du relationnel. Enfin, je peux changer d'avis au gré de mes pérégrinations ; rien n'est figé, pas même ma façon d'écrire et de penser.


En somme, j'ai mille et une raisons d'écrire, et d'oser le dire sans me sentir au mieux un extra-terrestre, au pire un imposteur.

Et toi, parviens-tu à dire que tu écris, sans gêne ni complexe?

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Des mots qui s'imposent?

Est-ce que je m'y connais en poésie?

Écrire, oui, mais pour qui?