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Des mots qui s'imposent?

Je ne vais pas attendre qu'on m'autorise à écrire pour écrire. Je ne vais pas attendre qu'on me dise : "Vas-y, écris-nous quelque chose!" pour m'y mettre. Non. J'écris, c'est tout. J'écris, très simplement. Je m'éveille au petit matin et les mots sont là. En ronde, en file indienne, par groupes de deux, trois, ou quatre, qu'importe! Je vois bien qu'ils se soutiennent. Ce sont des solidaires. Il y en a aussi à l'allure timide, qui se mettent à couvert. Ceux-là sont des solitaires, qui n'ont pourtant pas envie de se taire! Est-ce une urgence quand je les trouve ainsi à ma porte? Pas forcément. Mais ils sont là, en alerte, qui conversent bruyamment. Je me contente de les saisir avant qu'ils ne disparaissent pour un moment, ou définitivement. Et puis je les observe sans rien dire, histoire de voir ce qu'ils ont dans le ventre. Ou juste pour écouter, sans jugement, ce qu'ils ont à me dire aujourd'hui, qui sera peut-êt

Écrire sur téléphone portable

Il y a encore quelques mois, je n'aurais pu envisager d'écrire mes textes sur téléphone portable. C'était tout simplement impensable. Comment aurais-je pu imaginer abandonner mes feuilles A4 et mon stylo bille qui me servait à griffonner, reporter, flécher, raturer, et même psalmodier? Non, franchement, j'aurais encore préféré du papier froissé. Et puis est venu le temps d'une nouvelle forme d'inspiration, imprévisible, de mots qui pointent le bout de leur nez aux moments les plus improbables : lorsque j'étais en voiture,  lorsque mes mains se trouvaient plongées dans l'eau de vaisselle, lorsque j'étais sur le point de m'endormir ou que je venais à peine de m'éveiller. En somme, lorsque je n'avais pas de papier sous la main, et que je risquais, pour en dénicher quelque part, soit de réveiller toute la maisonnée, soit de mettre tout sens dessus dessous les mains dégoulinantes de je ne sais quel produit ménager! Comme cela devait donc fini

Poèmes ou autobiographie?

Ce matin, je n'sais plus, je n'sais pas. Des semaines et des mois à écrire des poèmes, à laisser parler les rimes et les mots qui chantent et dansent tout en moi. Pour un oui, pour un non, ils frappent à ma porte, et demandent à me voir. Je les laisse venir. Après tout, c'est leur choix. Je les écoute, les reçois, en toute bienveillance, je le crois. Je n'impose rien. Je les guide un peu, mais rien d'intrusif, croyez-moi. Je les aide seulement à  trouver le meilleur réceptacle qui soit, pour eux comme pour moi. Je ne voudrais pas qu'ils repartent déçus, frustrés ou pantois. Ce serait injuste après ces longs chemins parcourus en plein bois, d'où ils m'arrivent, souvent blessés, affolés de surcroît. Ce matin, pourtant, ma raison s'est remise en action, en devoir de me sermonner, de plein droit : "Mais enfin, tu n'as pas mieux à faire, par ce grand froid, que de laisser entrer les courants d'air de rimes et de vers, le plus  souvent la tête

Est-ce que je m'y connais en poésie?

Tu te demandes si je m'y connais en poésie ? Eh bien, si tu veux tout savoir, la réponse est NON! Non, je ne m'y connais pas. Pour la simple et bonne raison que c'est elle qui est venue me chercher. Moi je ne lui ai rien demandé ! Je voulais juste écrire ma vie. Je n'ai même jamais pensé être capable d'écrire quoi que ce soit qui rime. J'ai toujours aimé les vers simples à la Maurice Carême, moins les alexandrins dans lesquels il me semblait perdre le fil. J'ai toujours eu un penchant pour les poésies percutantes, qui parlent à nos modes de vie, nos opinions, notre humanité, un peu moins pour les descriptions, la nature... Et pourtant, petit à petit, les roses se sont mises à parler, les couleurs du ciel à m'émouvoir, le temps qu'il fait, le nuage qui passe, tout cela s'est mis à me donner envie de mettre des mots sur ce que je ressentais... Encore une fois, avec une grande simplicité - de toute façon, j'aurais  bien été incapable de faire au

J'écris, et je le dis!

Aujourd'hui, j'arrive à dire "J'écris". Comme je dirais : je dessine, je fais du piano, de la musculation, du basket, de la cuisine. Écrire, c'est mon hobby, mon dérivatif, ma passion. J'y mets mon coeur, mon temps, ma vie, mes rêves, mes espoirs. Je suis capable de rester seule avec moi-même et mon stylo durant des heures, je peux me lever en plein milieu de la nuit juste parce qu'un mot, une phrase m'est apparu(e) comme celui/celle qui contient tout ce que je voulais dire, et que je risque de l'oublier si je m'endors à nouveau.  Quand mon esprit a besoin de se délester d'un souci, je me plonge dans les mots comme dans un bain de mousse euphorisante, apaisante. Quand je suis joyeuse, je communique mon élan aux mots qui passent.  Pourquoi donc m'en priver? Pourquoi, en outre, ne pourrais-je, calmement, sereinement, dire : "Aujourd'hui, j'écris"? J'écris un livre, des histoires, des poèmes, des textes, un journa

Écrire, oui, mais pour qui?

Écrire pour soi-même?  C'est certain!  Faire sortir de soi ce qui s'y trouve en sourdine et ne demande qu'à jaillir, rejaillir, et pourquoi pas fleurir... Mais pour fleurir, ne faut-il pas, aussi, disséminer, telles de petites graines qui volent par monts et par vaux? Qui s'éparpillent et qui, une fois écloses, grandissent, nous émerveillent et ne demandent qu'à être touchées, humées, lues et regardées... Oui, mais par qui? Nous y revoilà. Par nous, dans quelques années, l'oeil un peu mouillé de tendresse sur nos maladresses? Par nos enfants, amis, notre famille? Mais qui sait si cela les intéressera vraiment? À chacun sa langue, ses mots, ses passions. On ne pourra quand même pas leur en vouloir si nos écrits ne les font pas vibrer autant que nous! Nous en voudraient-ils, eux, de ne pas aimer passer des heures sur leurs jeux vidéos, devant leurs matchs de foot ou leurs séries télé? Reste donc à espérer susciter l'intérêt d'une poignée de gens, qui pourr

Passion : écriture!

  Écrire est devenu Ma passion Mon rhododendron Mon luminion... Vous penserez sans doute  Que je perds la raison. Mais qu'est-ce que la raison Sans un soupçon de déraison? Qu'est-ce que la raison Comparée à la sensation D'être un petit luminion Jouant dans la nuit À fabriquer des sons? Dans une usine à mots Inondée d'ultra-sons Travailleur de la nuit Pour des gens comme lui De bien peu de raison! Ne sommes-nous pas, tous, un peu écrivains? Ne possédons-nous pas, tous, un minimum de mots et de compétences linguistiques pour construire des débuts d'histoires, de rêves, ou exprimer par écrit nos réflexions? Ne le faisons-nous pas chaque jour depuis notre tendre enfance? Un mot offert à notre maman, qui renferme à lui seul une montagne d'amour ; un cri de détresse, apposé quelque part, voulant interpeller celui ou celle à qui il est destiné ; une lettre de motivation dans laquelle on a placé notre vertigineux espoir d'être enfin reconnu "apte" à exerce

Littérature : un média comme un autre?

On ne m'enlèvera pas de l'idée que pour être édité, c'est avant tout une question de rentabilité, certes - ce qui finalement peut sembler très normal, les maisons d'édition (ME) étant bel et bien des entreprises qui, pour perdurer, ont besoin de faire des bénéfices - mais peut-être plus encore une question de mode, voire d'orientation de la société à un moment donné, ou même de volonté de certains (politiques? médias ?) à orienter la transformation de la société, doucement mais sûrement. Je suis étonnée de constater, lors de mes lectures, comment certains types de scènes "à la mode" ou censées servir une cause du moment sont presque systématiquement ajoutées à un livre qui pourrait fort bien s'en passer, voire, que ces scènes semblent avoir été ajoutées après coup tant elles arrivent là sans aucune utilité, jusqu'à en devenir artificielles. Aussi, je me demande aujourd'hui si l'auteur est bien libre d'écrire ce qu'il souhaite, et si